Ecologie pirate : quand la jeunesse populaire s'empare des luttes environnementales
16 avril 2025, dans les locaux de Bruxelles Environnement. Le drapeau de One Piece flotte au vent, keffiehs et bandanas de couleur se dévoilent peu à peu, un trésor va bientôt être découvert : la parole de jeunes corsaires bruxellois·es. C’est parti pour une soirée dédiée à l’écologie pirate, de projets en argumentation.

Dès l’entrée dans ce bâtiment de verre, aux allures de serres, le ton est donné : l’accueil se veut chaleureux, dynamique et (ou)vert. Le hall fourmille de jeunes porteur·euse·s de projet prêt·e·s à expliquer leurs démarches, d’ateliers “do it yourself” (de nos propres plantations à la création d’emballages à la cire d’abeille) et d’écriteaux aux slogans impactants. Depuis des mois, ces jeunes, membres d’association, concrétisent les rêves qu’iels avaient pour leurs quartiers. Des quartiers populaires qui verdissent, qui s’engagent, qui démontrent l’importance d’allier lutte environnementale et justice sociale.

Grâce au projet Cascade, mené à bien par Les Ambassadeurs d’Expression Citoyenne et Good Planet, et financé par Bruxelles Environnement, chaque asso a reçu une enveloppe qui donne de la valeur aux idées novatrices : la réalisation d’un court-métrage, la construction d’un vélo cargo (lieu d’échange et de rassemblement mobile), l’installation de potagers de quartier, géré par des adolescent·e·s.

Cette soirée, c’est le clap de fin de Cascade, mais pas des projets qui ont pris vie à Bruxelles depuis 3 ans.

Et quand il s’agit de lutte et d’ébauches d’un futur plus respirable, autant allier nos forces et rassembler les connaissances. Alors en ce mercredi soir, iels sont toustes là pour devenir pirates de l’écologie. Que ce soit par les gestes ou par les mots. Car depuis plusieurs semaines, des élèves de plusieurs écoles s’entrainent et s’outillent pour prendre la parole. Les Ambassadeurs sont venu·e·s dans leurs écoles pour les animer, les coacher.

Pour la première fois, iels vont oser faire résonner leurs idées face à un public. La pression est là, mais dans la salle pleine à craquer, on ressent l’effusion et la joie du collectif ! La piraterie, ici ce soir, c’est aussi l’esprit d’équipe.

Quatre équipes “s’affrontent”. Iels doivent répondre à deux questions sous forme de joutes verbales : “ Sommes-nous à terre ? ” et “ L’océan est-il pacifique ? ” La qualité des arguments de ces jeunes de 16-18 ans est impressionnante ! En tant que spectateur·rice, on savoure le choix des mots, on réfléchit aux arguments avancés, on se questionne sur les fonds marins et notre système colonial. Rien n’est laissé au hasard, de babord à tribord.

Après délibération du jury, le choix est fait : l’équipe du nom de Yusuf Reis (pirate anglais du 17è siècle) remporte le concours. Mais aucun·e des quinze autres orateur·rice·s n’a démérité ! L’enthousiasme de la soirée se répand hors de murs, notamment au son de Booba : “La piraterie n’est jamais finie.”

À l’année prochaine !

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