Slam engagé : quand des jeunes résistent par les mots, de façon éthique et pédagogique
Dhakir s’est allié à Brol pour révéler des artistes, en mettant en place des formations autour de la prose et du slam dans un projet intitulé "À La Ligne".

Portée par ses nombreux succès sur scène, nous avons invité la slameuse Mel Moya à initier nos Ambassadeur·rice·s à l’amour des mots. Entre soif de dire et désir de résister avec subtilité, une quinzaine de jeunes a partagé trois jours riches en création aux côtés de l’artiste. Le but est, par ce projet, de mettre en oeuvre la mobilisation par l’art de la parole de Dhakir tout en créant un concours/spectacle avec Brol Culturel.

"Des bouts de bonheur de mes bras ont coulé.

Quand on l'a remarqué, on m'a pas demandé si ça allait. (...)

On m'a jamais appris à aller mieux. On m'a juste montré comment chuter sans se faire remarquer. "



La première valorisation de ces ateliers a eu lieu sur scène le 30 avril, à la Maison de la Francité. Les slams de la vingtaine de jeunes en présence se sont articulés autour de 4 thématiques : Prisonnier·e·s des Frontières - Les personnes "sans papiers"; Neutralité : la nouvelle omerta; (Néo)colonial : le cas du Congo; et Identité-fleuve.


Le temps d'une soirée, des jeunes engagé·e·s, membres de l'association, ont porté haut leur engagement, avec un enchainement de punchlines et de réflexions plus sincères les unes que les autres ! Parfois, au sein des Ambassadeurs, on oublie à quel point on a la chance d'être entouré·e·s de personnes si talentueuses, avec un niveau d'écriture et de prise de parole si impressionnants. Et nous pouvons vraiment le dire en toute humilité.

Sinouane, prix du public pour son texte dans la catégorie "Identité-fleuve"

"J'en ai marre de cette voix

Qui prône un déclassement des classes, reclassement des classeurs, nous laissant tous à la ramasse

Alors non, ne me dis pas qui je suis

Je ne laisserai pas la domination de ton regard m'écraser."

Cinq slameur·euse·s ont été récompensé·e·s ce soir-là, notamment avec l'opportunité de monter sur la scène de la Maison Poème le 19 mai dernier.
Une aventure de plus pour celleux qui résistent par le beau, et qui font front avec leurs mots.

"Quelques feuilles volent, un chien aboie,

Un corps sans papier, sans main, sans toit.

"Liberté" qu'il murmure d’un dernier élan

Avant de s’en aller loin des vivants."


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